La croix aux Moines
(1616)

~ Le bourg ~



Vue générale, face antérieure (2008)


          Inscrite à l′inventaire supplémentaire des monuments historiques 1, cette croix monumentale porte la dénomination de « croix aux Moines » en souvenir des moines Cordeliers installés à proximité, au lieu-dit La Boissière, ar Veuzid en breton, après la prise de Guingamp orchestrée par le prince de Dombes en 1591 2.


Vue générale, face postérieure (2008)


          Datée de l′année 1616, comme l′atteste le millésime gravé sur la face antérieure du socle, elle est anormalement située dans l′angle nord-ouest du cimetière attenant à l′église paroissiale Notre-Dame. Au regard des qualités architecturales de l′édiculeOeuvre architecturale ou construction autonome, de dimensions modestes et non habitable., cette localisation ne peut être que le résultat d′un déplacement opéré très probablement à l′occasion de l′érection d′une nouvelle croix de cimetière en 1891.


Face antérieure du socle, millésime 1616 (2008)


          Taillée dans du granite, la « croix aux Moines » est constituée d′un soubassement à table saillante moulurée et d′un socle à griffesLa griffe est un élément décoratif, le plus souvent feuillagé, qui désigne généralement l′appendice de la base d′une colonne. Dans l′usage, il peut désigner aussi l′élément sculpté sur les angles d′un socle., mouluré à la base, sur lequel est dressé un fût monolithe écoté= émondé ou ébranché. Se dit des troncs dont les branches ont été coupées et dont il subsiste la partie inférieure appelée écot. sommé d′une bague.


Le socle (2008)
Partie supérieure du fût (2008)


          De section octogonale, cette bague reçoit une croix terminale de section carrée, dont les faces antérieure et postérieure sont agrémentées chacune d′un personnage hiératique sculpté en haut-reliefse dit d′une oeuvre sculptée dont le volume correspond entre la moitié et les trois-quarts du volume réel d′un corps ou d′un objet.. A l′ouest, la face antérieure est ornée d′un Christ en croix dont la tête est inclinée à droite, tandis qu′à l′est la face postérieure présente une Vierge à l′Enfant.


Croix terminale, face antérieure, Christ en croix (2008) Croix terminale, face postérieure, Vierge à l′Enfant (2008)


1.  Ministère de la Culture et de la Communication, base Mérimée, référence IA22003536 : croix monumentale inscrite par arrêté en 1926.

2.  L′événement est à replacer dans le cadre des guerres de la Ligue en Bretagne (1589-1598). La ville de Guingamp, aux mains de Philippe-Emmanuel de Lorraine, duc de Mercoeur et gouverneur de la province de Bretagne, fut assiégée en mai 1591 par le représentant du roi de France, le prince de Dombes. Ce dernier, qui se rendit maître de la place de Guingamp peu de temps après, au début du mois de juin, incendia notamment les couvents des Cordeliers et des Jacobins présents à Guingamp depuis la fin du XIIIème siècle. Leur couvent détruit, comme celui des Jacobins, les Cordeliers allèrent donc s′installer près de la chapelle Notre-Dame-de-Grâces, emportant avec eux les reliques du bienheureux Charles de Blois. Cf. LE SAULNIER DE SAINT-JOUAN, Régis. Dictionnaire des communes du département des Côtes-d′Armor : éléments d′histoire et d′archéologie. Saint-Brieuc, Conseil Général des Côtes-d′Armor, 1990, p. 212, 221.


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2008