Kerpert, l′ancienne abbaye de Coat-Malouen (XVIIIème siècle) (© M.-Cl., 2008)
Présentation historique
Traversée par le Trieux qui y prend sa source, la commune de Kerpert, Kerber en breton, est une commune de
l′ArgoatL′Argoat fait référence à la
Bretagne intérieure, à la Bretagne boisée. située entre Bourbriac et Saint-Nicolas-du-Pélem,
à une vingtaine de kilomètres au sud de Guingamp. D′une superficie de près de 2 100 hectares, son territoire
est limitrophe des communes de Saint-Gilles-Pligeaux et Saint-Connan à l′est, de Canihuel et Saint-Nicolas-du-Pélem
au sud, de Lanrivain et Magoar à l′ouest et de Plésidy au nord.
Kerpert, dont le nom mentionné sous les formes Kerpezre (1443, 1571), puis Kerperre (1669), désigne « le
village de (saint) Pierre », fut très certainement, selon Bernard Tanguy, le premier chef-lieu de la paroisse bretonne primitive
de Pligeau couvrant à l′origine une superficie de plus 27 000 hectares 1.
Dès le début de la 2ème moitié du XIIèmesiècle, ainsi que permet de
l′attester la forme latine Ecclesia Sancti Petri figurant dans l′acte de confirmation de la donation de l′abbaye
cistercienne de Coatmalouen par le duc de Bretagne Conan IV, son église fut placée sous le vocable de saint
Pierre 2.
La paroisse de Saint-Gilles-Pligeaux mentionnée comme telle pour la première fois en 1371 3,
l′église de Saint-Gilles étant désignée comme « l′église paroissiale de Pligeau » en 1393 4,
le transfert du chef-lieu paroissial de Kerpert vers Saint-Gilles pourrait être toutefois intervenu dès la 1ère moitié du XIIème
siècle, probablement lors de la fondation de l′abbaye cistercienne de Coatmalouen par Alain Le Noir en 1142.
A cette occasion, un domaine comprenant les terres jouxtant le Dourdu, la terre de Saint-Conan et le quart du territoire de Pligeau, y compris l′actuel bourg de Kerpert,
fut en effet constitué en faveur de la jeune abbaye 5.
Erigée en commune au début de l′année 1790, Kerpert fut agrandie
du territoire de Kergrist-Lan au détriment de Magoar par la loi du 4 juin 1842 6.
La commune comptait 1 238 habitants au milieu du XIXème siècle 7,
758 habitants en 1946, 536 habitants en 1968, 441 habitants en 1975, 407 habitants en 1982, 308 habitants en 1990, 318 habitants en 1999 et
302 habitants en 2006 8.
Le patrimoine architectural hérité de la période moderne
(XVIème siècle - XVIIIème siècle)
1. TANGUY, Bernard. Dictionnaire des noms de communes, trèves et paroisses des Côtes-d′Armor : origine et signification. Douarnenez, Ar Men-Le Chasse Marée, 1992, p. 98-99, 284-285. Outre Kerpert, la paroisse de Pligeau englobait alors les territoires de Saint-Connan, de Magoar, de Bothoa, du Vieux-Bourg et de Quintin.
2. Id., p. 98-99.
3. Ibid., p. 99, 284-285.
4. Ibid., p. 284-285.
5. Ibid., p. 99.
6. LE SAULNIER DE SAINT-JOUAN, Régis. Dictionnaire des communes du département des Côtes-d′Armor : éléments d′histoire et d′archéologie. Saint-Brieuc, Conseil Général des Côtes-d′Armor, 1990, p. 260.
7. JOLLIVET, Benjamin. Les Côtes-du-Nord, histoire et géographie de toutes les villes et communes du département. Guingamp : B. Jollivet, 1854, tome III, p. 298.
8. INSEE. Recensement de la population française. Commune de Kerpert [en ligne]. Disponible sur : http://www.insee.fr (pages consultées le 14 septembre 2009).