Le monument aux morts de la Grande Guerre
(1922 - Y. Hernot ; L. Hernot)

~ Le bourg ~



[ à propos des monuments aux morts
de la Première Guerre mondiale ]



Vue générale (2009)


          Le monument aux morts de Ploëzal fut érigé à titre d′hommage public en 1922, à la suite d′une demande formulée par le conseil municipal le 21 décembre 1921 [1]. Comme dans la majeure partie des localités de l′hexagone, le projet fut financé avec l′aide de l′Etat, par souscription publique et par inscription de la dépense restante au budget de la commune. Le monument est l′oeuvre conjointe des sculpteurs lannionnais Yves et Louis Hernot, le second étant précisément l′auteur du décor sculpté. La signature suivante, gravée à la base du groupe sculpté, sur le côté droit, permet de l′attester :


L. HERNOT, STATUAIRE


Signature du sculpteur Louis Hernot (2009)


          Ce monument fut réalisé assez rapidement. Le choix d′ériger un monument à la mémoire des victimes de la Première Guerre mondiale ayant été pris à l′unamité à la fin de l′année 1921, le traité de gré-à-gré fut signé le 2 février 1922 entre Yves-Marie Gallou, député-maire de Ploëzal, d′une part, et le sculpteur Yves Hernot, d′autre part. Le procès-verbal de réception définitive de l′oeuvre fut dressé le 30 septembre 1922 [2].


Vue générale (2009)


          Situé au bourg, au sud de l′église, à la limite de l′enclos paroissial et de la place publique [3], ce monument est composé d′une base édifiée en pierre de taille de granite bleu des carrières de Bégard et d′un groupe sculpté à deux personnages en kersantiteLa kersantite, plus communément désignée sous le nom de « pierre de Kersanton », est une roche magmatique subvolcanique à granulométrie très fine, très résistante au temps et aux intempéries. Elle provient du village de Kersanton, d′où son appelation commune, situé dans la commune de Loperhet jouxtant la rade de Brest (Bretagne, 29). [4]. Ce groupe sculpté, d′inspiration résolument locale, met en scène une femme en costume de deuil et son enfant. Le poing droit serré, vêtue de la coiffe du Trégor, la toukenn, et d′une cape noire à capuche ample et à manteau large et long, elle tient son fils par l′épaule, lequel serre une casquette dans sa main gauche et pose sa main droite, de taille certes disproportionnée, sur sa tête, exprimant ainsi une grande tristesse et un grand désarroi. Une palme de la victoire, une croix latine et un casque de poilu ont été sculptés à leurs pieds.


Le groupe sculpté, face antérieure (2009)


          Cette femme et son enfant prennent place sur un socle de forme cubique dont la face antérieure présente, sous une croix de guerre, l′inscription commémorative suivante :


A LA GLOIRE
DES ENFANTS
DE PLOEZAL
MORTS POUR LA PATRIE
__________

(1914 - 1918)


Socle, face antérieure, inscription commémorative (2009)


          Agrémenté de chanfreins, précédé d′un emmarchement à six degrés, ce socle est flanqué de chaque côté d′une stèle légèrement plus basse dont la face antérieure présente la liste des noms des victimes de la Grande Guerre peints en lettres dorées. Chaque stèle est, en outre, prolongée par un socle de forme rectangulaire verticale dont la face antérieure est, à son tour, ornée d′un portrait de poilu et de marin de la Première Guerre mondiale traités en bas-relief et de profil.


Socle latéral gauche, face antérieure, portrait d′un marin (2009) Socle latéral droit, face antérieure, portrait d′un poilu (2009)


          Ici, l′emplacement du monument, aux frontières de l′espace publique et de l′espace sacré, l′aménagement d′un emmarchement à six degrés réguliers précédant le monument proprement dit, comme le choix d′un programme iconographique local, s′inscrivent dans une logique de commémoration et de respect évidente.


1.  Arch. dép. Côtes-d′Armor : 2 O 204/1, bâtiments communaux : monument aux morts (1920 - 1923).

2.  Id..

3.  Le monument aux morts de Ploëzal n′a jamais été déplacé, voir à ce propos Arch. dép. Côtes-d′Armor : 16 Fi 3985, Ploëzal, monument aux morts de la guerre 1914-1918, carte postale noir et blanc par Emile Hammonic, s.d. [1917-1925].

4.  Ibid..


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2009