Regard sur le patrimoine architectural
de la ville de Guingamp


Le centre-ville de Guingamp, vue générale sud prise depuis la rive droite du Trieux (2008)

Le centre-ville de Guingamp, vue générale sud prise depuis la rive droite du Trieux (2008)


Présentation historique


La commune de Guingamp d′après le tableau d′assemblage des plans cadastraux parcellaires de 1822 (source : Archives départementales des Côtes-d'Armor) La ville de Guingamp d′après le cadastre de 1822, section C, 1ère feuille (source : Archives départementales des Côtes-d'Armor



           Aux portes du Trégor, à la croisée d′anciennes voies romaines, Guingamp, Gwengamp en breton, est une ancienne ville comtale établie sur un escarpement rocheux dominant la rive droite du Trieux. Cette ville aux origines toutes médiévales a connu, vers le milieu du XIXème siècle, d′importantes transformations que Benjamin Jollivet a bien voulu présenter en ces termes 1 :


«  Cette ville avait une très grande importance militaire (...). Elle était entourée d′épaisses murailles, avec revêtement en pierre de taille, et bordées d′un parapet à créneaux et mâchicoulis. Douze bastions dont quelques-uns surmontés de tourelles, protégeaient ses murailles, au pied desquelles, pour plus de sûreté encore, on avait creusé de larges douves (...). Enfin, on y pénétrait par quatre portes principales, fermées par des herses et ponts-levis, et chargées de bas-reliefs représentant les armes des membres de la maison de Penthièvre (...). Guingamp n′est plus la cité des Penthièvre. Sa cuirasse de guerre est trouée de toutes parts, et n′apparaît plus que de loin en loin, par fragments épars, peu nombreux, sans point de contact désormais (...). Ses portes bardées de fer, que la trahison livra aux troupes du roi de France Charles VIII ; ses murailles épaisses précédées de douves ; son château ducal, où fut reçu Bertrand Du Guesclin ; le petit fort de Saint-Léonard, si vaillamment défendu par l′intrépide Gouicquet, à la tête de la jeunesse guingampaise ; tout cela a disparu sans pour ainsi dire laisser de traces ... Débarrassée maintenant de toute étreinte, la ville déploie ses ailes, franchit les limites étroites que lui avait imposée sa lourde ceinture de granit, et respire à l′aise. L′air circule en toute liberté au milieu de ses rues, qui partout s′élargissent ; les voitures pour y pénétrer, n′ont plus à redouter de voir crouler sur elles ces vieilles portes de Rennes et de Brest, sous lesquelles, il y a moins de 30 ans [vers 1830], les rouliers ne passaient qu′après en tremblant d′effroi ; les douves malsaines et dangereuses ont cédé leur place à un vaste champ de foire, parfaitement nivelé, où darde le soleil ; les anciens ponts Saint-Michel sont remplacés, les Cantons élargis, la jolie chapelle de l′hôpital dégagée des tristes masures qui la cachaient aux regards ; pour tout dire, en un mot, le vieux Guingamp n′existe plus !   ».


Guingamp, le Trieux (2008)


Le Moyen Age (XIème - XVème siècle) :

           Si le territoire actuel de la ville de Guingamp occupait sous l′Ancien Régime, de part et d′autre du Trieux, une partie du territoire des paroisses bretonnes primitives de Plouisy, sur la rive gauche, et de Ploumagoar, sur la rive droite, son territoire originel fut constitué au détriment de cette dernière 2. Rencontré pour la première fois dans une charte-notice rédigée en 1123 en faveur de l′abbé de Saint-Melaine de Rennes 3, le nom de cette ville est formé à partir du vieux-breton win, aujourd′hui gwenn, au sens de « blanc », « béni » ou « sacré », mais aussi de « terre en friche », et du vieux-breton camp emprunté au latin campus désignant un « champ ouvert », une « champagne » 4. Probablement antérieur au Xème siècle, ce toponyme est, comme le suggère Bernard Tanguy, un homonyme du campus Wincamp, littéralement « domaine du Champ blanc » en français, mentionné en 830 à Comblessac (Bretagne, Ille-et-Vilaine) dans un acte de l′abbaye de Redon 5.

           La fondation de la ville de Guingamp semble remonter à l′époque féodale. C′est au cours du XIème siècle, très probablement vers 1034, à la suite du décès d′Havoise, la veuve du duc de Bretagne Geoffroy Ier, que le duc Alain III fit à son frères Eudes une importante donation de terres. Si Eudes eut plusieurs fils, Etienne fut le premier seigneur connu de Guingamp. C′est d′ailleurs à cette époque que furent édifiées, en partie sur le site de l′actuel château Pierre II, une première enceinte et une première forteresse connue sous le nom de « motte du comte » 7. Au siècle suivant, cette construction en bois et en terre fut remplacée par une importante enceinte maçonnée de plan polygonal irrégulier. La porte de Rennes, qui constituera l′accès principal de la ville close pendant plusieurs siècles, existait dès 1190 8.

           Du XIème au XVème siècle, Guingamp fut une ville bretonne particulièrement importante. Outre les trois églises de Notre-Dame, de la Trinité et de Saint-Sauveur mentionnées dans une bulle du pape Calixte II datée du 4 décembre 1120 9, la ville, protégée derrière ses remparts, possédait, à l′instar de nombreux centres urbains actifs de l′époque, plusieurs faubourgs : le faubourg Saint-Sauveur, dont l′église fut érigée en abbaye en 1123 10 ; le faubourg Sainte-Croix, dont l′abbaye fut fondée vers 1134 en faveur des chanoines augustins par le comte Etienne et sa femme Havoise 11 ; le faubourg de la Trinité possédant une église dès 1152 12 ; les faubourgs de Montbareil, Saint-Michel et Saint-Martin.


Guingamp, le centre-ville. Espace intérieur de la basilique Notre-Dame-du-Bon-Secours, vue sur la croisée du transept roman depuis le nord. Cette croisée datant de la 1ère moitié du XIIème siècle a été reprise en sous-oeuvre au XIIIème siècle (2008)


           Foyer particulièrement actif, qualifié de chef-lieu de comté en septembre 1151 dans une charte établie pour l′abbaye de Marmoutier 13, la ville possédait dès le début du XIIème siècle une importante communauté de bourgeois. La charte-notice rédigée en faveur de l′abbaye Saint-Mélaine de Rennes en 1123, le fut en effet en présence de cinq bourgeois de la ville agissant en qualité de témoin 14. Comme pour répondre aux besoins d′une population importante, l′implantation des premiers ordres mendiants fut effective dans la ville à partir de la fin du XIIIème siècle. C′est en effet en 1283 que les Cordeliers, ou moines franciscains, s′installèrent à Guingamp, imités l′année suivante par les Jacobins, ou moines dominicains 15.

           Lieu de résidence privilégié de Charles de BloisCharles de Blois (Blois, 1319 - Auray, 1364) : né à Blois en 1319, Charles de Blois, neveu du roi de France Philippe VI de Valois, épousa Jeanne de Penthièvre, fille de Guy de Penthièvre et nièce du duc Jean III de Bretagne, à Paris le 4 juin 1337. A la mort du duc Jean III survenue en 1341, il fut l′un des prétendants au trône ducal. A la suite de l′arrêt de Conflant, il fut reconnu duc de Bretagne par son oncle Philippe VI de France auquel il prêta hommage. Mais cette succession lui étant contestée par le demi-frère de Jean III, Jean de Montfort, il s′opposa au parti de Montfort de 1341 à 1364 dans le cadre d′un conflit connu sous le nom de « guerre de Succession de Bretagne ». Il mourut à la bataille d′Auray le 29 septembre 1364. Bien qu′il bénéficia d′une réputation de sainteté aussitôt après sa mort, ce n′est que tardivement, soit en 1904, qu′il fut béatifié. et de Jeanne de Penthièvre, Guingamp devint au cours du XIVème siècle le centre névralgique de l′apanage de Penthièvre 16. Au cours de cette période, dès 1380, la ville fut dotée d′un procureur et receveur des bourgeois et d′une communauté de ville dont la puissance politique et économique s′est affirmée au XVème siècle, au point de concurrencer le pouvoir ducal 17.

           Ville fortifiée d′une superficie de près de sept hectares au XVème siècle, Guingamp figurait, à cette époque, parmi les importantes places fortes de l′évêché de Tréguier. Intégrée au domaine ducal en 1421, suite à l′attentat de ChamptoceauxEn 1420 le duc de Bretagne Jean V fut enlevé à Champtoceaux par le comte de Penthièvre. Jeanne de France, duchesse de Bretagne, prit alors l′initiative d′assiéger les places rebelles et fit libérer son mari, qui en guise de représailles, procéda à la confiscation des biens des Penthièvre., elle devint le siège d′une importante seigneurie. Centre de l′apanage constitué pour le fils du duc Jean VJean V de Monfort (1389-1442), duc de Bretagne de 1399 à 1442., le comte Pierre, la ville fut dotée au cours du 3ème quart du XVème siècle, en guise d′affirmation de la puissance ducale, d′une imposante forteresse d′artillerie, le château Pierre IIPierre II de Monfort (1418-1457), fils du duc Jean V, comte de Guingamp, puis duc de Bretagne de 1450 à 1457., et de remparts adaptés aux progrès de l′artillerie. Elle fut également le centre d′un atelier de maison en pan-de-bois particulièrement actif - l′école de Guingamp 18 - dont la renommée dépassa largement le cadre de la ville. Plusieurs bourgeois, à l′instar de Merien Cherio, procureur de la ville au cours des années 1460, firent ainsi appel au savoir-faire des maîtres-charpentiers guingampais pour édifier leurs maisons. Si la maison de Merien Chero, au centre-ville, constitue un précieux témoignage de la production de cet atelier local, elle est aussi le reflet de la puissance économique de cette catégorie sociale.


Guingamp, les vestiges du château Pierre II (milieu du XVème siècle) (2008)
Guingamp, rue du Grand-Trotrieux. Ancien rempart édifié sur la roche (2ème moitié du XVème siècle) (2008) Guingamp, Saint-Sauveur. Ancien rempart, tour à l′état de vestiges (2ème moitié du XVème siècle) (2008) Guingamp, le centre-ville. Maison à pans de bois dite maison de Merrien Chero, façade antérieure sur rue (fin du XVème siècle) (2008)


L′époque Moderne (XVIème - XVIIIème siècle) :

           Après avoir essuyé à deux reprises, en 1488 et 1491, les foudres de l′armée française, la ville renoua très vite avec la prospérité, comme en témoigne notamment la reconstruction, dès 1536, du portail occidental et de la partie sud-ouest de la basilique Notre-Dame de Bon-Secours. En optant pour un nouveau répertoire stylistique, celui de la Renaissance, Guingamp s′ouvrit à de nouvelles influences en matière d′architecture.


Guingamp, le centre-ville. Espace intérieur de la basilique Notre-Dame de Bon-Secours, le triforium Renaissance (milieu du XVIème siècle) (© Stéphane Berland, 2008)
Guingamp, le centre-ville. Portail ouest de la basilique Notre-Dame (2ème quart du XVIème siècle) (© S. B., 2008) Guingamp, le centre-ville. Portail ouest de la basilique Notre-Dame : homme en buste (2ème quart du XVIème siècle) (2008)
Guingamp, le centre-ville. Porte d′entrée de la maison de la duchesse Anne (3ème quart du XVIème siècle) (2008) Guingamp, le centre-ville. Porte d′entrée (2ème moitié du XVIème siècle) (2008) Guingamp, le centre-ville. Porte d′entrée (2ème moitié du XVIème siècle) (2008)


           La fin du XVIème siècle fut marquée à Guingamp, comme dans de nombreuses villes, par les faits d′armes perpétrés à l′occasion des guerres de la LigueLes guerres de la Ligue, du nom de la Sainte Ligue ou de la Sainte Union créée en 1576 par des catholiques animés par le désir d′exclure le protestantisme du royaume de France, se déroulèrent à la fin du XVIème siècle. Ces guerres s′insèrent donc dans le cadre des guerres de religion qui ravagèrent le royaume de France à partir de 1562. Elles s′achevèrent en 1598 par la signature de l′Edit de Nantes qui accorda la liberté de culte aux protestants. La Sainte Ligue fut représentée en Bretagne par le gouverneur Philippe-Emmanuel de Lorraine, duc de Mercoeur et duc de Penthièvre, mais aussi cousin du duc de Guise, le chef de la Sainte Ligue jusqu′en 1588.. Guingamp, alors aux mains de Philippe-Emmanuel de Lorraine, duc de Mercoeur et gouverneur de la province de Bretagne, fut assiégée et prise en 1591 par le représentant du roi de France, le prince de Dombes. Les couvents des Cordeliers et des Jacobins furent alors incendiés. Quant au château Pierre II, remis en défense à l′occasion de ces guerres, il servit pour la dernière fois. Propriété de César de VendômeCésar de Vendôme (1594-1665) était le demi-frère du roi Louis XIII et le gouverneur de la province de Bretagne au début du XVIIème siècle. Par son mariage avec Françoise de Lorraine en 1609, il reçut le titre de duc de Penthièvre., au début du XVIIème siècle, la place-forte fut démantelée et rasée au niveau des remparts en 1626 sur ordre du roi Louis XIII suite à la « conspiration de ChalaisPremière des grandes intrigues fomentées par les Grands du royaume contre l′autorité grandissante de Richelieu, la conspiration de Chalais est survenue au cours de l′été 1626. Elle fut organisée par la duchesse de Chevreuse qui chargea Henry de Talleyrand (1599-1626), comte de Chalais, d′assassiner le cardinal. Ce dernier ayant projeté avec le roi Louis XIII d′unir Gaston de France, le frère du souverain, et mademoiselle de Montpensier, un parti qualifié de « l′aversion au mariage » fut constitué pour déjouer ce projet d′union. Outre Gaston de France, ce parti regroupait notamment Alexandre et César de Vendôme, fils illégitimes du roi Henri IV et demi-frères de Louis XIII. A l′issu de ce complot, le comte de Chalais fut exécuté et les demi-frères du roi furent emprisonnés. ».

           Dans le sillage de la Contre-RéformeLa Contre-Réforme est la réforme initiée à partir du XVIème siècle par l′église catholique romaine en réaction à la montée en puissance du protestantisme. C′est au cours du Concile de Trente (1545-1563) que furent institués de nouveaux principes en matière de dogme et de discipline. En réponse aux abus de l′époque, il fut notamment affirmé que la Bible constituait une des principales source de la foi et que les prêtres seraient dorénavant mieux formés. Qualifiée également de réforme tridentine, cette réforme institua une nouvelle liturgie et de nouvelles pratiques. Elle fut relayée dans la société par le biais de missions et par l′implantation de nouveaux ordres religieux dans les villes., exception faite de la tentative avortée des Récollets en 1643 19, Guingamp accueillit plusieurs établissements conventuels au cours du XVIIème siècle : les Capucins dès 1615 20, les religieuses Carmélites en 1628 21, les Ursulines en 1653 22, puis les Augustines ou religieuses hospitalières en 1676 23 et la communauté des religieuses de Notre-Dame de Charité du Refuge en 1677 24. Ces communautés, établies pour la plupart à la périphérie de la ville, firent construire d′imposants bâtiments qui, pour ceux qui nous sont parvenus, constituent de précieux et inestimables témoignages architecturaux de cette époque.


Guingamp, la Trinité. Vue générale de la chapelle de l′ancien couvent des Ursulines (3ème quart du XVIIème siècle) (2008) Guingamp, la Trinité. Vue générale de l′ancien couvent des Ursulines (3ème quart du XVIIème siècle) (2008)
Guingamp, Monbareil. Vue générale de la chapelle du couvent des Soeurs de la Charité (2ème moitié du XVIIème siècle) (2008) Guingamp, l′hôtel de ville. Vue générale de l′ancien couvent des Augustines (fin du XVIIème siècle et début du XVIIIème siècle) (2008)


           Le XVIIIème siècle fut frappé du sceau du renouvellement urbain. Cette période fut en effet marquée par la mise en oeuvre d′aménagements et de projets ornementaux 25. Les anciennes halles détruites, une nouvelle place de plan triangulaire fut aménagée au coeur de la ville close. De nombreux hôtels particuliers, ainsi qu′un nouveau tribunal furent édifiés. La fontaine de la Plomée, initialement associée aux halles médiévales, puis transférée au sommet de l′actuelle place du Centre à la fin du XVIème siècle, fit ainsi l′objet d′une réfection par le sculpteur Yves Corlay 26, tandis que l′aqueduc, construit dès la fin du XVIème siècle pour alimenter la fontaine en eau, fut reconstruit en 1743 27. C′est à cette époque que fut également aménagée la place du Vally 28.


Guingamp, le centre-ville. La place du Centre ou « place neuve » d′après le cadastre de 1822 (source : Archives départementales des Côtes-d'Armor)
Guingamp, vestiges de l′aqueduc (2ème quart du XVIIIème siècle) (2008) Guingamp, le centre-ville. La Plomée (XVIIIème siècle) (2008)
Guingamp, le centre-ville. Le tribunal, élévation antérieure sur rue (2ème moitié du XVIIIème siècle) (2008)


La période révolutionnaire et l′époque contemporaine (fin du XVIIIème - début du XXIème siècle) :

           A la veille de l′époque contemporaine, Guingamp procéda à l′élection de sa municipalité le 25 janvier 1790. Chef-lieu de canton à partir de cette date, elle fut aussi un chef-lieu de district jusqu′en l′an IV (1795-1796), puis devint chef-lieu d′un arrondissement communal en l′an VIII (1799-1800). Siège d′une sénéchausséeTerme relatif à l′Ancien Régime, désignant une circonscription administrative, financière et judiciaire. depuis le Moyen Age, la ville fut dotée d′un tribunal de district jusqu′à l′an IV (1795-1796), d′un tribunal correctionnel de l′an IV à l′an VIII (1799-1800), puis d′un tribunal de première instance 29.

           Le plan d′urbanisme initié au milieu du XVIIIème siècle fut parachevé vers 1830-1840. Débarrassée de ses anciennes portes et d′une grande partie de ses remparts, les douves comblées au cours de la 1ère moitié du XIXème siècle, la ville prit la physionomie qui est aujourd′hui la sienne, tout en conservant une forte emprise médiévale. Le centre-ville engorgé, bien que modernisé, les faubourgs se développèrent activement et de nombreuses constructions virent le jour. C′est notamment à partir de 1836 que fut édifiée par l′architecte briochin Louis Lorin une prison de type pennsylvanienInitié en Pennsylvanie (USA) au début du XIXème siècle, ce modèle pénitentiaire, parfois qualifié de type Philadelphie, désigne un type de détention fondé sur la séparation totale des détenus. Il favorise ainsi l′isolement en cellule individuelle de jour comme de nuit..


Guingamp, la prison (2ème quart du XIXème siècle) (© Joël.Bellec@laposte.net, 2001)


           A l′instar de nombreuses localités, c′est au cours de la 2ème moitié du XIXème siècle et de la 1ère moitié du XXème siècle que la ville de Guingamp connut un développement significatif. Si l′arrivée du chemin de fer en 1863 et l′implantation du 48e régiment d′infanterie de ligne en 1876 contribuèrent à l′extension de la ville vers l′est et vers l′ouest, la construction d′un nouvel hôpital menée sous l′égide de l′architecte Georges-Robert LefortGeorges Robert-Lefort (Paris, 1875 - Guingamp, 1954) : reçu à l′Ecole Nationale Supérieure des Beaux-Arts de Paris en 1890, Georges-Robert Lefort s′est installé comme architecte libéral à Guingamp au début du XXème siècle. Architecte municipal de cette même ville, il a exercé la fonction d′enseignant à l′Ecole Régionale d′Architecture de Rennes de 1908 à 1948. Cet architecte prolifique, également installé à Rennes, a été nommé architecte des Hospices civils de cette ville, architecte ordinaire des Monuments historiques de 1923 à 1942, puis architecte en chef du ministère de la Reconstruction et de l′Urbanisme. Associé de Georges Beck et d′Emmanuel Gontier, il s′attacha prioritairement les services de Désiré Offret, entrepreneur à Ploumagoar. Parmi ses principales réalisations figurent, outre l′hôpital civil et militaire de Guingamp (1904), la Caisse d′Epargne de Saint-Brieuc (1909), le Grand Séminaire de Saint-Brieuc (1924) et la gare ferroviaire de Dinan (1932).
Cf. Archives Modernes d′Architecture de Bretagne. « Georges-Robert Lefort », Bulletin de liaison de l′association, n° 1, juin 1992, p. 2-3.
au début des années 1900 structura la densification du tissu urbain vers le nord. En outre, en procédant à l′aménagement d′un jardin public agrémenté d′un kiosque à musique, la municipalité dota la ville d′un équipement au goût du jour.


Guingamp, la gare ferroviaire (3ème quart du XIXème siècle) (2008) Guingamp, Sainte-Croix. Ponts de chemin de fer sur le Trieux (2ème moitié du XIXème siècle) (2008)
Guingamp, les bâtiments de l′ancienne caserne (4ème quart du XIXème siècle) (2008) Pabu, vue générale de l′hôpital (1er quart du XXème siècle) (2008)
Guingamp, vue générale du jardin public (1er quart du XXème siècle) (2008)


           La ville de Guingamp, qui s′étend sur une superficie de 341 hectares, est aujourd′hui peuplée de 7 724 habitants (2005), alors que sa population était de 9 284 habitants en 1975 et de 8 008 habitants en 1999 30. Au centre d′une région à forte dominante rurale, elle possède sur son territoire et aux alentours des entreprises particulièrement actives dans le secteur de l′industrie agroalimentaire. Mais c′est à la présence d′une équipe de football professionnel, l′En Avant de Guingamp (EAG), qu′elle doit avant tout sa renommée. Loin d′être anodine, cette référence est riche d′enseignement car cette équipe est issue d′un patronage laïc créé au début XXème siècle. Gageons que les guingampais sauront tirer profit de leur histoire et de leur patrimoine à des fins de développement économique et pour concevoir des projets à dimension socio-culturelle.



Le patrimoine architectural hérité de la période médiévale
(VIème siècle - XVème siècle)


L′église Notre-Dame (XIIème-XIIIème-XIVème-XVème et XVIème siècles) (2008) La chapelle Saint-Léonard(XIIème siècle) (2010)
Le château Pierre II (XIème-XVème siècle) (2008)


Le patrimoine architectural hérité de la période moderne
(XVIème siècle - XVIIIème siècle)


Le château des Salles (XVIème-XVIIème et XIXème siècle) (2009)


Le patrimoine architectural hérité de la période contemporaine
(XIXème siècle - XXème siècle)


La chapelle Sainte-Croix (2ème moitié du 19ème siècle) (2008) Les Salles, maison, élévation antérieure sur rue (fin du 19ème siècle-début du 20ème siècle) (2008)
La Remonte, l′ancienne prison (2ème quart du XIXème siècle) (© Joël.Bellec@laposte.net, 2001) La Place du Vally, le monument aux morts de la guerre 1914-1918 (1er quart du XXème siècle) (2009)


Voir également les oeuvres du secteur urbain
localisées dans les communes limitrophes


La chapelle Saint-Jean-de-Kergrist (XVème siècle et XVIIIème siècle) (2008) Sainte-Croix. Maison dite Ker Huella (début du XXème siècle) (2008)


1.  JOLLIVET, Benjamin. Les Côtes-du-Nord, histoire et géographie de toutes les villes et communes du département. Guingamp : B. Jollivet, 1854, tome III, p. 15, 17-18.

2.  TANGUY, Bernard. Dictionnaire des noms de communes, trèves et paroisses des Côtes-d′Armor : origine et signification. Douarnenez, Ar Men-Le Chasse Marée, 1992, p. 76.

3.  GUILLOTEL, Hubert. « Les origines de Guingamp. Sa place dans la géographie féodale », dans MSHAB, t. LVI, 1979, p. 83.

4.  TANGUY, Bernard. op. cit., p. 76.

5.  Id., p. 76 ; Les diverses hypothèses relatives aux origines du nom de Guingamp ont été présentées par Hubert Guillotel, voir GUILLOTEL, Hubert, op. cit., p. 81-83.

6.  GUILLOTEL, Hubert, op. cit., p. 93.

7.  BEUCHET, Laurent. Guingamp (22 070) - Le château - Rapport final d′opération, INRAP, février 2006, p. 17-18.

8.  TANGUY, Bernard. op. cit., p. 77.

9.  GUILLOTEL, Hubert, op. cit., p. 81.

10.  LE SAULNIER DE SAINT-JOUAN, Régis. Dictionnaire des communes du département des Côtes-d′Armor : éléments d′histoire et d′archéologie. Saint-Brieuc, Conseil Général des Côtes-d′Armor, 1990, p. 217.

11.  TANGUY, Bernard. op. cit., p. 77.

12.  LE SAULNIER DE SAINT-JOUAN, Régis, op. cit., p. 217.

13.  GUILLOTEL, Hubert, op. cit., p. 83.

14.  Id., p. 85.

15.  TANGUY, Bernard, op. cit., p. 77 ; LE SAULNIER DE SAINT-JOUAN, Régis. op. cit., p. 219-220.

16.  LEGUAY, Jean-Pierre, « Guingamp au XVème siècle », dans MSHAB, t. LVI, 1979, p. 102.

17.  Id., p. 107-111.

18.  LELOUP, Daniel. Maisons en pan-de-bois de Bretagne : histoire d′un type d′architecture urbaine. Douarnenez : Ar Men - Le Chasse-Marée ; Rennes : Éditions Ouest-France, 2002, p. 170-175.

19.  LE GOFF, Hervé, Les riches heures de Guingamp des origines à nos jours. Guingamp, éditions de la Plomée, 2004, p. 271.

20.  LE SAULNIER DE SAINT-JOUAN, Régis, op. cit., p. 222.

21.  LE GOFF, Hervé, op. cit., p. 274-275.

22.  Id., p. 275-277.

23.  Ibid., p. 277-279.

24.  Ibid., p. 279-281.

25.  LES AMIS DU PATRIMOINE DE GUINGAMP. Guingamp, 1000 ans d′histoire. Guingamp, Les Amis du Patrimoine de Guingamp, n° 34, février 2006, p. 37-38.

26.  Id., p. 38.

27.  Ibid., p. 38.

28.  Ibid., p. 37.

29.  LE SAULNIER DE SAINT-JOUAN, Régis, op. cit., p. 217.

30.  INSEE. Recensement de la population française. Commune de Guingamp [en ligne]. Disponible sur : http://www.insee.fr (pages consultées le 19 octobre 2008).


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2008